BONNIE & CLYDE

En 2014, dans le monde de l'art, on aurait pu penser que le temps des ligues de vertu appartenait à la préhistoire. Mais la morale nous rappelle à l'ordre. La crise touche aussi la liberté d'expression des artistes.

D es nus de Modigliani suscitèrent un tel scandale dans une galerie parisienne en 1917 qu’on dut les décrocher !

Est-on moins prude aujourd’hui ?

 Pas sûr !

À l’automne 2008, des policiers ont fait une descente au Grand Palais lors de la Fiac, la très policée Foire Parisienne de l’Art Contemporain, pour saisir des photographies d’Oleg Kulik. Motif : atteinte à la dignité humaine.

 
 
Plus récemment l’œuvre d’art “The Tree” de Paul McCarthy érigée le 16 octobre dernier a beaucoup fait parler d’elle. Commandée par la Fiac (encore eux!), ce sapin de Noël géant de 24 mètres de haut aux allures de plug anal avait dérangé plus d’un puritain. D’abord agressé pendant l’installation, l’artiste a finalement renoncé à remettre sur pied son sapin vandalisé. Il a néanmoins profité de son exposition d’envergure, “Chocolate Factory”, à la Monnaie de Paris, du 25 octobre au 4 janvier 2015, pour reparler, à travers l’art, de son agression.

Si ce spectacle de violence est pathétique tout autant qu’inquiétant, il est tout de même rassurant de voir que l’art conserve sa force de subversion, son pouvoir dérangeant et qu’il peut encore faire parler. C’est d’ailleurs par le scandale, quoique l’on pense du travail de Paul MacCarthy lui-même, que se sont imposés un certain nombre d’artistes et de courants picturaux alors révolutionnaires, aujourd’hui unanimement considérés comme incontournables.

Bises Coquines,

Bonnie & Clyde.